Intrum, leader européen du recouvrement des créances, dévoile une enquête révélant une situation encore préoccupante pour les PME européennes. Malgré une certaine résilience, près d’un tiers des dirigeants redoutent une faillite d’ici deux ans si les retards de paiement persistent et si les conditions économiques ne s’améliorent pas.
Si la teneur de l’enquête est plutôt optimiste quant à la capacité de résilience globale des entreprises européennes, 23% des chefs d’entreprise craignent néanmoins de devoir fermer leurs entreprises sous 24 mois si les conditions économiques ne s’améliorent pas. 10 millions d’entreprises à travers l’Union européenne pourraient être concernées, soit 40 millions de salariés (l’équivalent de la main-d’œuvre totale française).
Les PME sont les plus inquiètes : 29% des entrepreneurs craignent de devoir mettre la clé sous la porte (contre 11% des grandes entreprises) d’ici 2ans si l’environnement économique ne leur devient pas plus favorable. Cela s’explique sans aucun doute par le fait qu’elles sont moins à même de faire face à l’accumulation des retards de paiement, un problème récurrent et persistant. Dans le B2B, les paiements surviennent en moyenne avec 17 jours de retard (11 pour le B2C et 14 pour le B2G).
Intrum rappelle à cet égard que le montant des créances en suspens au sein de l’UE s’élèverait à 10,5 trillions d’euros soit 30% du PIB européen.
Pour autant, il semblerait que les entreprises passent moins de temps chaque semaine à réclamer leurs paiements en attente (9,85 heures en moyenne/semaine contre 10,15h en 2024 et 10, 47h en 2023). Cette tendance peut en partie être expliquée par le recours de plus en plus fréquent à l’externalisation du recouvrement de créances, ainsi qu’à l’usage de l’intelligence artificielle.
Enfin, les entreprises semblent de plus en plus s’approprier les dispositions de la directive européenne sur les retards de paiement : 57% s’y réfèrent régulièrement (contre 52% en 2024). Un texte qui reste donc d’actualité pour lutter contre les retards de paiement, alors même que la Commission européenne persiste à vouloir le réviser.