Budget : la CPME alerte sur le coût exorbitant du compromis politique

30/10/2025

Alors que les premières discussions budgétaires à l’assemblée tournent à la foire aux impôts, notre président a alerté sans détour dans les médias sur l’enjeu existentiel qu’est la préservation de nos entreprises sur le sol français, donc nos emplois

 

Budget, concurrence déloyale, simplification : les messages clairs de la CPME

Dans une interview croisée avec le ministre des PME, Serge Papin, Amir Reza-Tofighi a affirmé les positions de la CPME sur les principaux sujets en discussion : pacte Dutreil, taxe sur les petits colis, hausse du coût du travail, simplification.

Sur le budget et la situation économique,
Le président de la CPME a rappelé que les chefs d’entreprise traversent une période difficile, marquée par un record de 7000 défaillances d’entreprises en septembre. Parmi les facteurs aggravants, l’instabilité politique s’ajoute à un contexte international hostile. Tout en saluant la reprise de la baisse de la CVAE, il a pointé les signaux contradictoires envoyés aux entreprises : « Le doute est un poison. Il faut un cap clair, lisible et durable pour restaurer la confiance. »

La solution ? Il a appelé à s’inspirer de l’entreprise : « faire mieux avec moins, plutôt que de prélever toujours plus pour faire moins bien. »

Sur la transmission des entreprises familiales, il a défendu le Pacte Dutreil, qu’il considère comme « un outil de souveraineté économique, pas un privilège fiscal. »
« Fragiliser ce dispositif, c’est mettre en danger des milliers d’entreprises familiales et d’emplois ancrés dans nos territoires. »
Son diagnostic est sans détour : « soit nous maintenons nos entreprises sur notre sol, soit nous renonçons à produire et consommerons du made in China. ». Un enjeu stratégique pour la France.: le maintien de nos entreprises sur notre sol à 5 ou 10 ans.

Sur la submersion des produits à bas coûts des plateformes chinoises, il a souligné l’urgence d’une réaction européenne.
Il a demandé à la représentation nationale de s’emparer avec vigueur de ce problème crucial pour obtenir de l’Europe une réaction rapide et efficace, à l’instar des américains qui ont imposé 75 dollars de droits de douane à la Chine, stoppant ainsi la submersion de produits à bas coûts.

Force de proposition dans le débat parlementaire, la CPME propose une taxation de 5 euros par article importé dans l’Hexagone, pour rétablir des conditions de concurrence équitables.

Sur le partage de la valeur, il a réagi à la proposition du ministre de généraliser l’intéressement pour les salariés dans les PME en regrettant que la prime Macron ait été fiscalisée, perdant ainsi son attractivité pour les PME.
Il a également rappelé avec pragmatisme que « pour partager la valeur, encore faut-il qu’elle existe !  »

Sur la simplification, 
Bonne nouvelle pour les PME, le ministre s’est engagé à mettre en œuvre le « test PME » – pensé et défendu de longue date par la CPME, par voie réglementaire « si le texte n’allait pas jusqu’au bout ».

La nécessité de réorienter le débat vers les solutions

Interviewé le surlendemain sur la web TV Boursorama, Amir Reza-Tofighi appelé à « arrêter de charger la barque à un moment où les entreprises ont besoin de souffle ». L

Et ce, d’autant plus que la solution existe pour réduire le déficit public : faire des économies en pilotant avec efficience la dépense publique.

Plus loin, il s’est étonné du manque de présence dans le débat et de mise en oeuvre des solutions d’avenir pour notre économie :

> IA, réindustrialisation : des clés pour renouer avec la croissance

> Simplification : un levier à coût zéro pour l’Etat qui redonnerait de l’oxygène aux TPE PME;

Des enjeux sur lesquels la CPME est force de proposition et qu’elle continuera de porter avec vigueur dans le débat public.