Le 10 février, le président américain Donald Trump a annoncé l’imposition de droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance de tous les pays, à compter du 12 mars. Trois jours plus tard, il ordonnait une révision de la politique commerciale des États-Unis, visant à augmenter les droits de douane sur les produits en provenance de l’UE, dans le but d’aligner les tarifs douaniers américains sur ceux appliqués par l’UE. Ces nouvelles mesures pourraient entrer en vigueur en avril.
Le président Trump a précisé que les pays concernés par ces hausses pourraient éviter ces augmentations en délocalisant leur production sur le sol américain, exemptant ainsi leurs exportations de droits de douane.
La Commission européenne a immédiatement exprimé sa vive désapprobation, qualifiant cette politique commerciale « réciproque » de « pas dans la mauvaise direction ». Elle a réaffirmé son engagement à répondre « fermement et immédiatement » à toute mesure tarifaire injustifiée, afin de protéger les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens.
Si ces mesures entraient en vigueur, elles risqueraient d’augmenter les coûts pour les entreprises européennes qui importent des produits américains. Parallèlement, les exportations européennes vers les États-Unis pourraient être pénalisées, ce qui affecterait la compétitivité des entreprises européennes sur ce marché clé, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que le secteur automobile. Ces annonces ont déjà affecté le tissu économique, notamment en raison des répercussions sur les marchés financiers, entraînant une dépréciation de l’euro face au dollar.
De fait, ces décisions ont des répercussions à l’échelle mondiale, en raison de l’interconnexion des chaînes de valeur. À titre d’illustration, le Canada cherche d’ores et déjà à diversifier ses partenaires économiques et commerciaux, étant directement visé par des menaces de taxes douanières de la part de son voisin américain.